Gilbert Portal, l’homme qui a dit non
Les élus de la droite icaunaise, dont le ministre Henri de Raincourt, viennent de signer une tribune politique dans les colonnes de l’Yonne Républicaine intitulée « Union, renouvellement, rajeunissement ». Le but de cette tribune est simple : demander à ce qu’il n’y ait qu’une seule liste de droite aux prochaines élections municipales à Joigny. Sur son blog, Isabelle Bourassin raconte aujourd’hui l’entrevue qui a eu lieu à Sens au mois de juillet entre les différentes têtes de liste de droite afin d’aboutir à cette union tant souhaitée par son association. Sans surprise, Isabelle Bourassin y était favorable. Gilbert Portal, lui, a refusé, c’est tout à son honneur.
Alors oui, bravo à Gilbert Portal, bravo d’affirmer ainsi cette volonté de défendre ses idées, son programme élaboré en concertation avec son équipe. En politique, le retournement de veste étant devenu une chose qui n’est plus rare, il est important de souligner la droiture de son attitude, sa pugnacité à vouloir défendre ses convictions jusqu’au bout, sa loyauté envers sa liste.
Gilbert Portal a osé dire non à la pensée unique, non à la facilité. En effet, il aurait été si simple de dire oui à cette union. Regardez, chers politonautes, les chiffres des dernières élections municipales : les listes Auberger et Ortega faisaient 62,05%. Ainsi, dans une ville dont la sensibilité est bien à droite, il suffisait à Gilbert Portal d’accepter l’union, de négocier quelques places d’adjoint, et hop, l’affaire était dans le sac, et sans surprise, au soir du 27 septembre, on aurait appris que la ville repassait à droite.
En politique, plus qu’ailleurs, dire non est un acte courageux qui permet à la liberté de triompher. Dire non au dogmatisme des partis, c’est s’en remettre au seul jugement qui vaille dans notre démocratie : celui de l’électeur.
Que l’on soit de gauche, de droite, du centre ou de Navarre, on ne peut que rendre hommage à cette détermination politique. Gilbert Portal n’est pas homme à claquer la porte un jour, pour revenir quelques mois plus tard, par une nuit sans lune. C’est peut être ce non qui changera le cours de l’histoire de Joigny...
Martin Gale