Le problème de Joigny ? La politisation

Joigny est une ville qui, disons le d'emblée, a une sensibilité historique de droite. Philippe Auberger, dernier maire UMP, en est le parfait exemple : il a dirigé la ville pendant plus de 30 années. Lors des dernières élections municipales, les listes Auberger et Ortega totalisaient à elles deux 62% des voix. Et pourtant, c'est la gauche qui a remporté la mise.
En restant au pouvoir tant d'années, on pourrait légitimement penser que la droite a réalisé une politique exemplaire, tant sur le plan de l'expansion économique, que sur le plan culturel, écologique (si si, c'est la grande mode), ou bien encore social. La réalité est malheureusement toute autre.
Ah, l'expansion économique, en voilà un fort joli thème pour décrire purement et simplement ce qui est la colonne vertébrale d'une ville. L'installation d'entreprises solides et en forte croissance, voilà l'oxygène qui permet à une cité de respirer financièrement. Il faut savoir regarder la vérité dans les yeux : l'argent, c'est le nerf de la guerre. « Gouverner, c'est prévoir » disait l'autre. A Joigny, la droite a gouverné, mais n'a rien prévu... Les entreprises les plus prometteuses ont quitté la ville : Berner pour Saint-Julien du Sault, Tubauto pour Paron. Mais qu'à cela ne tienne, la droite pouvait compter sur.... (suspens)... les usines relais ! Sauf qu'une usine relais n'est pas un groupe international, que la taxe professionnelle n'est pas vraiment la même, et que l'on a pas le même nombre de créations de postes. Elles ont poussé comme des champignons, et dans cette zone « industrielle » est venue s'échouer un centre commercial. Mélange des genres, mais était-on à une contradiction près sous le règne du roi Philippe ?
Sur le plan culturel, une grande réussite a vu le jour à Joigny : les Nuits Maillotines. Un superbe spectacle qui permet aux Joviniens, mais aussi aux touristes, de découvrir, année après année, l'histoire de notre ville, elle que l'on croit connaître et que, pourtant, nous découvrons à chaque spectacle. Pour le reste, le bilan n'est guère brillant : pas de cinéma (je vous vois déjà venir, mais non, la salle Claude Debussy n'est pas un cinéma. Qualifier de cinéma cette salle, c'est faire honte à celui d'Auxerre !), aucune salle de théâtre, une musique élitiste, bref en un mot, on est loin de l'UCP (Union pour une Culture Populaire).
Enfin l'écologie. Oui, ce terme est à la mode et on le sert à toutes les sauces. N'empêche, à Joigny, on vit encore à l'âge de pierre. Le tri sélectif au porte à porte n'existe pas, dans une ville d'Art et d'Histoire, on trouve encore des sacs poubelles à même le sol, partout, y compris dans le quartier hystérique, euh historique, de la ville.
Tout ceci pour dire qu'un seul parti à la tête d'une ville peut la couler en quelques mandats. Que la gauche se rassure, des villes gérées par ce seul parti ont connu le même destin. Voilà pourquoi c'est la politisation qui tue de petites villes comme les nôtres. Nous n'avons que faire de savoir si un tel est de gauche ou de droite. Une idée, un projet ne sont ni de gauche ni de droite, ils sont bons ou ne le sont pas. Joigny a suffisamment souffert des ravages de la politisation. Alors Mesdames et Messieurs les élus, rangez vos cartes aux vestiaires, retroussez vos manches et ensemble, faites rayonner la Ville et remettez la sur les rails du succès et de la croissance. Quant à vous, chers lecteurs, ne croyez pas ces élus qui sont persuadés d'avoir raison sur tout et qui se plaisent à faire la morale aux autres : ce sont de piètres « politiciens » qui mèneront la ville encore un peu plus dans le mur. En politique, comme ailleurs, la sagesse et l'intelligence sont dans la mesure.
Martin Gale