Retraite : une bombe à retardement
Il aura suffit d’une petite phrase pour que le débat sur l’âge du départ à la retraite fasse sa réapparition dans le débat politique français. L’âge de la retraite, sujet tabou ou chose sacrée ? Dans les deux cas, il apparaît impossible d’en parler sereinement dans notre société. Pourtant, il est une évidence qu’il ne faut pas négliger : le problème de l'âge de la retraite est une bombe à retardement.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les gouvernements de droite, comme de gauche, ne se sont pas emparés à temps de ce dossier brûlant, et, surtout, n’ont pas osé faire les réformes nécessaires en profondeur, de peur de déplaire à une partie de l’électorat. Et pourtant, comme disait Raymond Barre, « quand on gouverne, ce n’est pas pour plaire ». Le problème de la retraite oppose clairement deux France : celle qui bénéficie d’avantages non négligeables, le secteur public, et l’autre qui est beaucoup moins bien lotie et qui ne cesse de consentir à des sacrifices de plus en plus insupportables, le secteur privé.
Le gouvernement de François Fillon doit avoir le courage d’aller plus loin dans la reforme, et dans un souci d’équité républicaine, remettre à plat tous les régimes spéciaux, y compris celui des élus de la République, députés, sénateurs et ministres. Seule la pénibilité au travail doit entrer en ligne de compte pour laisser partir plus tôt les gens à la retraite. Il est évoqué l’âge de 67 ans : ceux qui auront travaillé durement et péniblement pourront partir avant cet âge. Pour d’autres, professeurs, secrétaires par exemple, ils pourraient très bien prendre leur retraite à 67 ans. Chez nos voisins européens, cela n’est pas choquant ! Inspirons nous de ce qui se fait de mieux ailleurs pour l’appliquer chez nous.
Ou alors changeons radicalement de cap : laissons aux Français la possibilité d’épargner librement tout au long de leur vie et non plus de manière imposée par le système de retraite obligatoire, de sorte qu’ils puissent décider seuls de la date de leur départ en retraite. Chiche !
Martin Gale