Retraite : une bombe à retardement

Publié le par Martin Gale

 


Il aura suffit d’une petite phrase pour que le débat sur l’âge du départ à la retraite fasse sa réapparition dans le débat politique français. L’âge de la retraite, sujet tabou ou chose sacrée ? Dans les deux cas, il apparaît impossible d’en  parler sereinement dans notre société. Pourtant, il est une évidence qu’il ne faut pas négliger : le problème de l'âge de la retraite est une bombe à retardement.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les gouvernements de droite, comme de gauche, ne se sont pas emparés à temps de ce dossier brûlant, et, surtout, n’ont pas osé faire les réformes nécessaires en profondeur, de peur de déplaire à une partie de l’électorat.  Et pourtant, comme disait Raymond Barre, « quand on gouverne, ce n’est pas pour plaire ».  Le problème de la retraite oppose clairement deux France : celle qui bénéficie d’avantages non négligeables, le secteur public, et l’autre qui est beaucoup moins bien lotie et qui ne cesse de consentir à des sacrifices de plus en plus insupportables, le secteur privé.

Le gouvernement de François Fillon doit avoir le courage d’aller plus loin dans la reforme, et dans un souci d’équité républicaine, remettre à plat tous les régimes spéciaux, y compris celui des élus de la République, députés, sénateurs et ministres. Seule la pénibilité au travail doit entrer en ligne de compte pour laisser partir plus tôt les gens à la retraite. Il est évoqué l’âge de 67 ans : ceux qui auront travaillé durement et péniblement pourront partir avant cet âge. Pour d’autres, professeurs, secrétaires par exemple, ils pourraient très bien prendre leur retraite à 67 ans. Chez nos voisins européens, cela n’est pas choquant ! Inspirons nous de ce qui se fait de mieux ailleurs pour l’appliquer chez nous.

Ou alors changeons radicalement de cap : laissons aux Français la possibilité d’épargner librement  tout au long de leur vie et non plus de manière imposée par le système de retraite obligatoire, de sorte qu’ils puissent décider seuls de la date de leur départ en retraite. Chiche !

                                                                 Martin Gale

Publié dans La politique en France

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L
Fraudra que l'on m'explique comment nous pourrons travailler jusqu'à 67...et voir plus quand les entreprises se séparent aussi facilement des anciens. Pour faire court le gros problème est celui de la répartition. Supprimons les exonérations de charges sur les salaires, attaquons nous aussi à la pénibilité du travail... et tout cela avant de dire que la seule solution est de reculer l'âge du départ à la retraite. Quant à remettre à plat les régimes spéciaux des députés pour y arriver il faudra surement arrêter de le demander gentillement. La proposition du dernier paragraphe nous conduira à encore plus d'injustice sociale... Pas facile d'épargner avec un SMIC et de fait beaucoup seront obligés de travailler jusqu'à la veille de leur mort...s'il y a du travail !
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M
Le problème c'est le chômage, il n'y a plus assez de cotisants. Si tous les demandeurs d'emploi trouvaient enfin du travail, les cotisaitions seraient plus nombreuses et permettraient de conserver le régime par répartition. En proposant la retraite à 67 ans, c'est sûr qu'il n'y en aura plus beaucoup à payer, ce qui résoudra le problème. De plus je ne vois pas comment en travaillant plus longtemps, on va pouvoir intégrer les jeunes dans le monde du travail.Enfin il faut cesser d'opposer le public (bête noire de la droite) au privé.
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